Le Stade de Reims Rose de plaisir
Le tout frais international Espoirs, Wissam Ben Yedder, a été tenu en respect par Mohamed Fofana... jusqu'à la 90e minute.
FOOTBALL (L1). Dominateur sur le terrain de Toulouse, un prétendant aux places européennes, le Stade de Reims a fait le plein d'espoirs à l'entame d'une mini-trêve de quinze jours.
EN football, tout est question de circonstance. Le résultat, souvent, découle de l'état d'esprit affiché pour l'atteindre. Les Rémois en savent quelque chose, eux dont leurs deux derniers buts - sur les trois inscrits à ce jour en Ligue 1 - ont été inscrits par des défenseurs adverses.
Mais paradoxalement, la reprise du tibia du Sochalien Sloan Privat offrant ses trois premiers points au promu champenois, a été accueillie avec plus de réserve que la déviation du Toulousain Aymen Abdennour, ne rapportant finalement qu'une unité. Car la 2e mi-temps plutôt laborieuse des Stadisdes à domicile face à dix Doubistes arc-boutés devant leur surface, contraste fortement avec l'assurance dégagée samedi dans un Stadium ébahi.
Entre ces deux rendez-vous, il y a eu mardi un rappel présidentiel des vertus collectives à ne pas bafouer, suivi d'un recadrage technique des entraîneurs, à partir de l'incontestable objectivité de la vidéo.
« Toulouse s'en sort bien »
De sa virée midi-pyrénéenne, le Stade a donc ramené un point et quelques certitudes. « Prendre un point face à une équipe qui ne dispute pas le même championnat que nous, car je pense qu'elle terminera dans les cinq premiers, c'est un bon résultat », avouait Jean-Pierre Caillot.
Mais au sein de la délégation rémoise, nombreux étaient ceux qui regrettaient l'issue d'une partie dont la physionomie générale réclamait logiquement deux points supplémentaires. « C'est un match qu'on doit gagner, rouspétait Olivier Guégan. Nous avons raté le coche et Toulouse s'en sort finalement bien ». Quand Alain Casanova, le coach toulousain relevait le laisser-aller de ses joueurs - « Je regrette la suffisance et la facilité que nous avons manifestées. Nous avons alterné le bon et le médiocre. Nous avons manqué de justesse et d'engagement » - Hubert Fournier préférait relativiser.
« Globalement, c'est un match que l'on doit gagner, notamment en 2e mi-temps, mais que l'on peut perdre aussi dans les dernières secondes si Kossi (Agassa) ne réussit pas un bel arrêt. Il y a eu des tournants pas bien négociés. Il y a de la déception, car on pouvait envisager deux points supplémentaires ».
Le responsable technique stadiste rappelait que son équipe, profondément remaniée, était encore en chantier. « On doit se servir de ce match pour avancer sereinement », précise-t-il, conscient que son projet de jeu se met progressivement en place. « J'ai bien aimé le comportement de l'équipe. Nous avons eu un peu de mal à débuter ce championnat non pas à cause d'un manque de qualité, mais plus à cause de l'appréhension. Il faut que l'on prenne conscience que nous avons les moyens de poser pas mal de problèmes à nos adversaires ».
La satisfaction réside aussi dans cette volonté affichée de développer son jeu habituel même sur la pelouse d'un cador de la division. En s'appuyant sur son schéma de jeu habituel, et sur l'efficacité de ses « cadres » - Agassa, Fofana, Devaux, Fortes - le Stade a prouvé qu'une fois libéré de son appréhension, il pouvait afficher ses prétentions.
« Il faut attendre que les recrues prennent leurs marques, acquiesce Jean-Pierre Caillot. À l'image d'Antoine Devaux, décevant lors des trois premières journées et qui a réussi un gros match sur une pelouse qui l'a forcément inspiré ».
Antoine Devaux et Mohamed Fofana, enfants du Stadium, à leur avantage dans un environnement familier. Leur bonne prestation leur a valu de prolonger leur week-end dans la ville rose.
Gérard KANCEL
La phrase
« L’humilité n’est pas l’ennemie de l’ambition et avec ce genre de prestation, on doit prendre confiance. Tout n’est pas parfait, il y a beaucoup de nouveaux joueurs et si c’est difficile pour Ancelotti, c’est aussi difficile pour Fournier ».
De Hubert FOURNIER à l’issue du match samedi.
La stat 3
- comme le nombre de buts inscrits par la révélation de ce début de saison, le nouvel international Espoirs toulousain, Wissam Ben Yedder.
- comme le nombre de buts inscrits par le Stade de Reims en L1 (1 de Fauvergue, 1 du Sochalien Privat, 1 du Toulousain Abdennour)
L’info
C’est confirmé ! Olivier Létang quitte bien son poste de directeur général du Stade de Reims pour rejoindre le Paris SG, où il travaillera dans le domaine sportif aux côtés de Leonardo.
Le club va officialiser ce départ en interne et en externe en ce début de semaine.
Rencontre
Ancien joueur du Stade de Reims – il disputa 30 matches et inscrit un but lors des saisons 2004-2005 et 2005-2006 – Jean-Marie Stéphanopoli a rendu visite aux dirigeants rémois avant le match samedi. Après avoir mis un terme à sa carrière en 2006, l’ancien Lavallois et Amiénois est aujourd’hui directeur sportif et entraîneur de l’équipe de DH de Castanot-Tolosan.
En verve
Auteur de trois buts en trois titularisation,le Toulousain Wissam Ben Yedder, venu du futsal, souhaite saisir sa chance en L1.
Comment vivez-vous cette soudaine notoriété ?
« C’est un petit rêve, mais bon, j’espère que je ne vais pas m’arrêter à trois buts. J’ai des objectifs. Dans ma tête, j’ai un nombre de buts que je me suis fixé ».
Alain Casanova a visiblement fixé la limite à vingt buts…
« C’est un bon chiffre. Si je peux en marquer vingt.... Je donnerai le meilleur de moi-même. Il faut aussi savoir rester humble réaliste. Je viens de débuter. Je découvre la L1 et je sais la chance qu’on me donne de pouvoir le faire. Je vais essayer de la saisir au maximum et de devenir le joueur que j’ai toujours rêvé d’être ».
Vous voilà en équipe de France Espoirs....
« C’est quelque chose que j’attendais depuis tout petit. C’est un rêve d’enfant. La Tunisie ou la France ? Pour l’instant, je suis avec les Espoirs français. Mon choix définitif n’est pas encore fait »