Un Brésilien au Stade de Reims
Diego (qui cache ici l'ancien Stadiste et désormais Nantais, Lucas Deaux) apportera sa hargne et la précision de ses frappes à l'attaque rémoise.
Football (L1). En signant hier le milieu brésilien de Tours, Diego, sa neuvième recrue, le Stade de Reims a peut-être trouvé le gaucher recherché pour rééquilibrer son jeu offensif.
IL y a bien longtemps que Thomas Gamiette, le capitaine tourangeau, partageait la confidence de son partenaire brésilien. Evoluer en Ligue 1 était devenu une obsession pour Diego. Au point de perturber ses nuits estivales, au point de lui faire perdre son football et de plonger avec son club dans les abîmes de la L2.
A 24 ans, Diego Rigonato Rodrigues est qualifié de « meilleur pied gauche de Ligue 2 » par les dirigeants rémois. « Nous l'avons observé pendant deux ans, a rappelé hier Jean-Pierre Caillot, et je pense qu'il peut beaucoup nous apporter. »
Le président stadiste semblait plutôt satisfait de sa dernière prise. « Un joueur longtemps ciblé car son profil correspondait parfaitement à ce que nous recherchions. »
Mais ferrer un gros poisson comme ce Brésilien, formé à Sao Paulo et révélé au Honved Budapest, n'a pas été une simple formalité. « Ce fut un dossier compliqué, a confirmé le président. Tours a défendu ses intérêts et nous les nôtres. Nous avons su faire preuve de patience jusqu'à ce dénouement favorable. »
En fait, le Tours FC avait, dans un premier temps, placé la barre à presque 2 millions d'euros pour racheter la dernière année de contrat de son joueur emblématique. Une somme bien trop importante pour Reims, mais aussi pour Sochaux, Brest, Evian et Valenciennes, également sur le coup. L'arrivée dans ce dossier de deux clubs étrangers (un russe et un grec) n'a pas facilité la démarche rémoise, simplifiée, il est vrai, par l'envie du joueur de s'installer en Champagne. « Nous n'avons trouvé un terrain d'entente que dimanche », a reconnu Jean-Pierre Caillot, en contact direct avec Frédéric Sebag et Max Marty, respectivement président et manager général du TFC, depuis vendredi dernier. « Ce n'est qu'après que nous avons entamé les discussions avec le joueur », a reconnu « JPC », précisant au passage que son club avait suivi la procédure légale.
Caillot : « Avec lui, on s'inscrit dans la durée »
Loin du pécule exigé il y a un trimestre, la venue de Diego au Stade aurait coûté environ 600 000 euros (450 000 + divers bonus). En ces temps de restriction budgétaire, ce transfert peut être considéré comme une bonne affaire. « Nous construisons notre club avec sérénité, a poursuivi Jean-Pierre Caillot, il s'agit d'un investissement que nous appréhendons avec sérénité. Si nous avons payé un transfert, c'est que nous avons une grande confiance dans cette opération. Avec Diego, on s'inscrit dans la durée. »
Cette neuvième acquisition met-elle un terme au mercato rémois ? « Normalement oui, sauf accident, l'effectif est au complet », assure le président stadiste. Même en cas de longue indisponibilité de Julien Toudic ? « Il y a du monde à son poste, on a le temps de voir venir… »
Attentif, Diego savourait son destin. Ce matin, il partagera pour la première fois l'entraînement du promu rémois. Samedi, il découvrira en live la L1 française à Toulouse. Le Stade compte beaucoup sur son Brésilien au pied gauche magique pour atteindre son objectif.
Le 3e Brésilien du Stade
Le Stade de Reims n’ayant pas eu à se plaindre de son filon argentin (Zywica, Onnis, Laraignée, Bianchi, Pena, Santamaria) ouvert dès le début des années 1970, il n’a jamais cherché à prospecter dans le grand pays voisin s’étirant par-delà les célèbres chutes d’Iguaçù. Les seuls représentants du football brésilien à avoir revêtu un maillot rouge et blanc avant Diego Rigonato se comptent au nombre de deux. Leur point commun à tous est de n’être pas arrivé directement en provenance du continent sud-américain mais d’avoir eu une ou plusieurs expériences préalables dans des clubs français ou européens.
Le premier, Luizinho Da Silva – qui fit une seule saison en 1985-1986 –, était passé auparavant par Nîmes, Montpellier, Guingamp et Orléans où il avait fait admirer ses qualités d’attaquant vif et rapide.
Il fallut attendre janvier 2007 pour qu’un autre Brésilien débarque dans la Cité des Sacres. Henrique Da Silva Gomez, défenseur de devoir en provenance du FC Bleid (Belgique), fit une saison et demi sous les ordres de Thierry Froger. Son contrat ne fut pas prolongé au-delà de juin 2008.
Il portera le n° 11
Porteur du n° 19 au Tours FC, Diego revêtira le maillot n° 11 à Reims. Un numéro libre depuis le prêt de Jonathan Kodjia à Amiens.